Nurtantio Projects

Crinolines & cie
La bourgeoisie s’expose (1850-1890)

Enfiler une crinoline!

Photo : Gwenny NURTANTIO ©


Déplacement des viscères

The displacement of viscera (tracings).
The normal position of the organs (tracings). Anon.
Source : Wikimedia Commons
(consulté le 24/01/2016)


Le musée du Costume et de la Dentelle offre cette année la possibilité de réaliser un rêve d’enfance à bas prix : enfiler une crinoline !
Dès l’entrée de l’expo, un rideau de jupes démesurées transporte le visiteur en 1850. On découvre une jolie sélection de vraies pièces montées, taillées pour la bourgeoisie – et pour les sorties populaires endimanchées. Il est curieux de voir comme la robe est à la fois :



- le balcon de tous les étalages : au jeu du grand m’as-tu-vu, plus plongeants sont les décolletés des robes du soir, plus ils offrent étalage des bijoux que Monsieur aura offert à sa (très) chère épouse ;

- une machine à chipolata : le corset compresse le ventre pour mieux faire ressortir la poitrine. Il gomme les petites rondeurs mal placées et fait office de Photoshop, à ceci près qu’il déforme le corps au point de causer bien des tracas médicaux ;

- une cage à oiseau couverte d’un drap : le créateur en titre de la crinoline a tiré son inspiration de la verrière d’un hall d’exposition. Une fois la structure placée sur le vêtement de pudeur, il ne reste qu’à y empiler les jupons.


Les jupes, elles, ne cessent pas d’enfler. On a juste envie de murmurer : Une Grenouille vit un Bœuf / Qui lui sembla de belle taille…
À force de s’étirer de tous les côtés, les crinolines finissent par fondre, laissant derrière elles un doux parfum de nostalgie (avec notamment la création d’Olivier Theyskens : la jupe est rose bonbon et remporte haut la main la préférence des petites filles).

Parmi les jolis à-côtés que s’offre l’expo, on appréciera tout particulièrement les albums de photos et de cartes de visite qui s’échangeaient, se collectionnaient et s’exhibaient avec un plaisir non caché.

En somme, l’exposition "Crinolines et cie" offre une synthèse belle et fort efficace de quarante années aux modes exubérantes. À découvrir.

Le plus : la visite est gratuite chaque premier dimanche du mois.

Texte : Yoneko NURTANTIO ©
Avril 2015

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